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Spécial Grèce

Résultats des élections législatives du 04 octobre 2009

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http://balkans.courriers.info:80/article13758.html
 
Kathimerini

Grèce : large victoire de la gauche

Traduit par Laurelou Piguet
Sur la Toile :
Mise en ligne : dimanche 4 octobre 2009
 
Selon les estimations du ministère de l’Intérieur disponibles dimanche soir, après le dépouillement de plus de 60% des bulletins, le PaSoK aurait remporté 43,8% des voix, ce qui lui permet d’avoir 159 sièges de députés à l’assemblée et de constituer un gouvernement autonome. Le Premiuer sortant, le conservateur Kostas Karamanlis a démissioné de la direction de son parti, la Nouvelle Démocratie.
 
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Yorgos Papandréou fête sa victoire

 

 

 

 

 

 

 

Le parti du premier ministre sortant, Nouvelle Démocratie, recueillerait 34,74% des voix, ce qui lui donnerait 94 sièges de députés, le parti communiste KKE, avec 7,23% des voix, obtiendrait 20 sièges, le parti de droite LAOS obtiendrait pour sa part 15 sièges grâce à 5,4% de suffrages recueillis, et le parti de gauche SYRIZA 12 sièges avec 4,3% des voix.

Les Verts écologistes, qui n’ont recueilli que 2,3% des voix, n’entrent pas à l’Assemblée.

Le taux d’abstention serait en hausse notable.

Kostas Karamanlis, Premier ministre sortant, a remercié les citoyens qui avaient offert leur soutien à son parti dans un contexte économique et social difficile. « J’ai assumé de présenter les décisions difficiles à prendre, et non les mesures agréables, qui changeront l’économie », a ajouté le premier ministre sans oublier de féliciter le président du PaSoK pour la large victoire de son parti. Il a conclu son intervention en annonçant sa démission du poste de président du parti, et la tenue prochaine d’un congrès visant à désigner un nouveau dirigeant pour la Nouvelle Démocratie.

Yorgos Papandréou, le grand vainqueur de cette élection, a d’ores et déjà reçu un appel de félicitations du président Barack Obama, ainsi que du Premier ministre espagnol José Luis Zapatéro.

 

http://balkans.courriers.info:80/article13721.html

Kathimerini

Élections en Grèce : les programmes de la gauche et de la droite

Traduit par Laurelou Piguet
Sur la Toile :

Publié dans la presse : 21 septembre 2009
Mise en ligne : dimanche 4 octobre 2009
 
Près de dix millions d‘électeurs grecs sont appelés aux urnes ce dimanche pour un scrutin législatif anticipé. Le Premier ministre Kostas Karamanlis a dissout le parlement début septembre. Le dirigeant conservateur voudrait que les Grecs lui accordent une majorité plus nette que celle dont il dispose actuellement, mais les sondages donnent l’avantage à l’opposition socialiste. Le point sur les programmes respectifs de Nouvelle démocratie et du PaSoK.
 
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Kostas Karamanlis, Premier ministre sortant, et Yorgos Papandréou, son opposant socialiste

 

 

 

 

 

 

 

Lors du débat télévisé organisé le 21 septembre dernier entre tous les chefs de partis politiques grecs, Kostas Karamanlis, actuel premier ministre qui brigue un troisième mandat au nom de son parti Nouvelle Démocratie, et Yorgos Papandréou, chef de l’opposition et président du (Parti socialiste) PaSoK, et donc candidat potentiel au poste bientôt vacant de Premier ministre, ont confronté leur programme en six points.

Ce sont surtout les questions économiques qui ont été au centre de la campagne : le candidat Nouvelle Démocratie préconise des mesures qu’il juge sévères mais nécessaires, et ironise sur le programme de son rival, qu’il juge dispendieux à l’heure où le déficit de l’Etat est encore très inquiétant. Yorgos Papandréou, de son côté, croit en une « révolution politique, économique, sociale, morale, pacifique » et veut instaurer un « système politique fondé sur la transparence et la confiance ».

L’économie au centre de la campagne

Concernant la politique économique, Kostas Karamanlis a souligné qu’il faudrait prendre immédiatement les mesures nécessaires, même si elles sont douloureuses, pour faire face à la crise économique et éviter que le pire ne se produise dans les années à venir. Il a insisté sur le fait que depuis 2004 « un grand effort d’assainissement du secteur public et de limitation de ses dépenses a été initié, avec pour résultat une baisse du déficit public qui est passé de 7,5 à 3%. Un effort a donc été fait, et explique cette baisse. » Il a aussi expliqué que, du fait de la crise économique mondiale, les dépenses publiques avaient par la suite augmenté et c’est pourquoi il est à présent nécessaire de prendre des mesures. La question qu’il pose est la suivante : « Allons-nous prendre des mesures maintenant, ou allons-nous en rester aux vœux pieux et aux douces mesures que propose l’opposition ? » Selon lui, une attitude responsable impose de prendre des mesures pour lutter contre la dette publique. Il a rappelé que la Grèce était moins frappée que d’autres pays par la crise. Cependant, il reste nécessaire de lutter contre la dette publique héritée des années de gouvernement PaSoK.

Yorgos Papandréou, de son côté, a déclaré que « l’argent de l’Etat avait été gaspillé par une politique de clientélisme, d’opacité et de corruption ». Lui, est décidé à lutter contre ces pratiques et a proposé trois axes de politique économique : assainissement de l’Etat, redistribution des richesses par le système fiscal, et développement, en particulier par le biais de la « croissance verte ». Il se propose de négocier ces propositions avec la Commission européenne. Mais la question reste de savoir s’il aura recours à l’emprunt ou à l’impôt pour financer ces mesures. Il a posé un délai de 3 ans pour faire baisser la dette et relancer le développement du pays. Nouvelle Démocratie affirme que cela ne pourra se faire sans une hausse des impôts que le PaSoK ne voudrait pas encore avouer.

Politique sociale et travail

« Il n’est pas correct de dire que nous avons creusé la dette de l’Etat », a répondu Kostas Karamanlis à une question sur le déficit public, soutenant que la dette actuelle était due à des remboursements d’emprunts antérieurs à son gouvernement et à la réalisation de programmes d’armement. Il a accusé Yorgos Papandréou d’avoir fait référence à « diverses idées nébuleuses pour savoir où l’argent serait trouvé. Nous, au contraire, disons clairement qu’il faut commencer par lutter contre la dette publique ». Il a comparé le taux de chômage de la Grèce à celui d’autres pays européens pour montrer qu’il reste relativement bas puisqu’il est passé de 11% à 7,5%. Une légère hausse a toutefois été constatée à cause de la crise économique. Le gouvernement, selon lui, a montré sa politique sociale envers les salariés et les chômeurs : augmentation de l’allocation de solidarité (EKAS), augmentation des retraites et de l’allocation chômage ainsi que le Plan national d’action contre le chômage, ou encore les mesures de soutien aux PME.

Selon le président du PaSoK qui répondait à une question sur la sécurité sociale, « il ne peut y avoir de développement solide du pays ni d’augmentation de la compétitivité si le citoyen ne se sent pas en sécurité. Nous vous assurons que les retraites seront payées même s’il faut pour cela avoir recours à l’emprunt ». Yorgos Papandréou a assuré que le gouvernement PaSoK prendrait « des décisions difficiles, non pas contre les salariés et les retraités, mais contre les grands intérêts ».

Il a fait notamment référence à l’opacité et à la corruption qui règnent dans les hôpitaux, s’appuyant sur des rapports d’organisations internationales selon lesquels les hôpitaux grecs sont des « antres de la corruption ». Concernant le système d’assurances, il a parlé de davantage de regroupements de caisses d’assurances et également de la création d’un Fonds de Solidarité pour les générations futures. Ces réformes seront menées par le dialogue. Sur la limite d’âge de départ en retraite, il a reproché à Nouvelle Démocratie de ne pas avoir émis de revendication auprès de l’Union européenne, et a ajouté qu’ « il faudrait au moins qu’existe une période de transition ».

Politique étrangère : fermeté envers la Turquie et la Macédoine (FYROM)

Nous soutenons les aspirations européennes de la Turquie, dans la mesure où elle remplira toutes, mais absolument toutes ses obligations envers l’Union européenne », a déclaré de façon catégorique Kostas Karamanlis. « Tous ses voisins, et entre autres la Grèce, a avantage à voir une Turquie ayant assimilé les règles européennes ». « Mais puisque justement elle n’a pas rempli ces obligations, la Grèce a fait en sorte que ses exigences fassent partie des exigences européennes ». Par ailleurs, concernant les relations gréco-américaines, il a rappelé qu’il s’agissait d’un pays avec lequel il fallait collaborer même s’il a rappelé que le gouvernement américain avait eu à Bucarest, concernant la FYROM – que les Américains voulaient voir intégrer l’OTAN –, une autre opinion que celle que défendait la Grèce.

Selon le président du PaSoK, le pays a perdu de son prestige sur la scène internationale, et il a accusé le gouvernement d’avoir perdu deux occasions importantes contre la Turquie et d’avoir négligé son droit de veto « quand les problèmes du plateau continental, des vols aériens et des violations d’espace aérien sur l’Egée, ou encore le problème de Chypre auraient pu être remis sur le tapis, nous aurions pu négocier plus fermement, et en finir. » Concernant FYROM, il a indiqué que « s’il y a une avancée vers une solution, alors plus besoin de veto », rappelant tout de même que le PaSoK a soutenu le gouvernement Karamanlis dans cette affaire.

Tourisme et environnement et développement durable

Kostas Karamanlis, pour aborder la politique du gouvernement en matière d’environnement, a rappelé des actions menées par son gouvernement comme le Plan d’aménagement du territoire, ou le cadastre qui se met en place. C’est sous son gouvernement, rappelle-t-il également, que le recyclage des déchets a quadruplé, que la capacité du métro à Athènes a doublé, que les travaux du métro de Thessalonique ont commencé... Le pays développe les sources d’énergie renouvelable et tâche de remplir les obligations qui découlent du protocole de Kyoto.

Pour Yorgos Papandréou, « il faut en terminer avec la Grèce du real estate » et avec les plans d’aménagement pour le tourisme destructeurs pour les îles. Il a défendu la « croissance verte ». Cette notion ne concerne pas seulement l’environnement, mais implique aussi le changement des structures de production et de technologie. „Cela créera de l’emploi et je considère qu’il s’agit d’une occasion historique pour la réorientation du pays ». Que signifie pour le PaSoK un ministère de l’environnement fort ? « Je veux que le ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement soit aussi celui de l’énergie. »

Les universités et les émeutes de l’automne 2008

En référence aux événements de décembre 2008 et aux manifestations violentes qui ont suivi la mort du jeune Alexis Grigoropoulos, Kostas Karamanlis est revenu sur la question de l’asile dans les universités : « On ne peut pas tolérer que 30 à 40 personnes à elles seules ferment le centre d’Athènes. La loi doit être durcie pour l’asile dans les universités. » Nous avons tous le droit de manifester et d’exprimer nos points de vue, cependant les universités ne doivent pas devenir le centre d’actes de violence aveugle et de saccages à cause de la protection offerte par l’asile, a-t-il conclu.

Yorgos Papandréou a condamné le fait qu’aujourd’hui, « les familles grecques donnent quatre milliards d’euros à des écoles privées de soutien scolaire ». Il a également accusé un système éducatif centralisé et bureaucratique. Il s’est prononcé en faveur du renforcement de l’enseignement public, d’une école qui soit au centre du quartier, et en faveur de diplômes qui soient en lien avec le développement de la région. Il s’est engagé à doter l’éducation nationale d’un milliard d’euros la première année, et de 5% du PNB sur une période de quatre ans.

Administration publique et justice

Sur les accusations de corruption des cinq dernières années, le Premier ministre a répondu que toutes ces affaires avaient été traitées par la justice. Le président du PaSoK a accusé le premier ministre de ne pas avoir eu le courage de résoudre ces affaires de corruption, qui toutes ont été prescrites après la fermeture de l’Assemblée (en juin). « Je serai pour ma part inflexible, je ne laisserai pas de telles affaires en suspens », a-t-il déclaré.

Interrogé sur la façon dont il « assainirait » l’Etat, alors qu’il n’a pas réussi à mettre de l’ordre dans les comptes du PaSoK, Yorgos Papandréou a répondu qu’au contraire, son parti était le seul en Grèce à avoir des finances solides. Il a rappelé que le PaSoK était un parti participatif, que lui-même avait été élu par près de 900.000 personnes, et qu’il avait même été invité à l’étranger pour parler des changements au PaSoK, et qu’enfin « ces innovations dans la gouvernance du parti seront appliquées à l’administration de l’Etat ».

 

http://balkans.courriers.info:80/article13575.html

Kathimerini

Grèce : des législatives anticipées « pour mieux faire face à la crise »

Traduit par Laurelou Piguet
Sur la Toile :

Publié dans la presse : 3 septembre 2009
Mise en ligne : mardi 8 septembre 2009
 
Après une fin d’année 2008 agitée et des élections européennes de juin 2009 ratées, le Premier ministre grec Kostas Karamanlis a choisi de se relancer en annonçant la tenue de législatives anticipées. Kostas Karamanlis a justifié ce choix en déclarant que la Grèce avait besoin au plus vite d’une majorité stable pour gouverner afin de mieux affronter la crise économique. Plusieurs voix se sont néanmoins élevées dans les rangs mêmes de son parti, Nouvelle Démocratie, pour dénoncer une telle décision qui a été, semble-t-il, prise précipitamment...

Parmi les raisons qui l’ont conduit à solliciter un nouveau mandat auprès du peuple, le Premier ministre Kostas Karamanlis a évoqué le défi national que constitue la lutte contre la crise, et a prédit que les deux années à venir seraient difficiles tout en avertissant que « les illusions ne mènent qu’à des impasses douloureuses ».

L’année 2010 en particulier sera déterminante pour l’économie. Sa décision aurait également été très influencée, a-t-il ajouté, par l’attitude de l’opposition gouvernementale qui voulait faire pression pour demander des élections anticipées dans six mois, prenant pour prétexte l’élection du Président de la République. « Ma décision est un acte de responsabilité, je n’avais pas le droit de faire traverser au pays six mois d’une campagne électorale agitée et stérile. »

Selon lui, l’application d’une politique qui permettra d’affronter la crise requiert un climat de stabilité, chose impossible à obtenir dans un climat pré-électoral marqué par des tensions politiques. Il a souligné que son intention était d’aller au bout des quatre ans de mandat et d’appliquer toutes les politiques qu’exige la lutte contre la crise les deux prochaines années. Il estime que trois défis sont à relever : premièrement, la réduction des dépenses publiques, deuxièmement la lutte contre la fraude fiscale et troisièmement des réformes structurelles nécessaires au pays. Il a souligné le fait que les progrès déjà réalisés dans le pays ont permis à la Grèce d’éviter les conséquences douloureuses de la crise mais qu’il fallait à présent prendre des décisions difficiles et courageuses. Son idée est de bénéficier d’un nouveau mandat qui lui permettra de sortir le pays de l’impasse et de le mener à un développement fondé sur des bases solides.

Une décision contestée au sein de son parti

Mais tout le monde n’est pas d’accord avec cette décision au sein du parti au pouvoir. Michalis Liapis, par exemple, député Nouvelle Démocratie, a annoncé que pour des raisons de morale et d’ordre politique il ne participerait pas à ces élections car il désapprouve radicalement cette décision, la considérant comme une erreur historique pour le pays. (…) « Je ne peux pas cautionner cette absurdité. Avec quels arguments pouvons-nous demander à nouveau le vote du peuple, alors qu’hier encore nous avons avoué notre échec pendant les années où nous étions au pouvoir ? À quelle stature morale pouvons-nous prétendre en demandant à nos propres électeurs de retourner au combat alors que nous n’avons pas honoré leur confiance en allant au bout des quatre ans de mandat ? » Il aurait envoyé il y a un mois un courrier au Premier ministre pour souligner les dangers que représentaient selon lui des élections anticipées pour le pays, pour Nouvelle Démocratie et pour lui-même. Le Premier ministre aurait à l’époque approuvé ses arguments. (...)

L’idée que des élections anticipées à l’automne étaient inévitables a commencé à germer dans l’esprit du premier ministre en juin. Les résultats des élections européennes avaient alors clairement montré que, ces derniers temps, la situation de son parti, Nouvelle démocratie, se dégradait toujours davantage. Chaque jour qui passait renforçait la conviction de Kostas Karamanlis qu’une solution comme un remaniement ministériel profond n’apporterait que de maigres résultats en termes de communication tout en provoquant une nouvelle vague de frustrations au sein du gouvernement.

À l’époque le premier ministre avait rejeté les propositions faites par des ministres en vue avant le décompte des voix pour les européennes et il avait commencé à mettre en place sa stratégie électorale. Les incendies destructeurs du mois d’août qui ont vu la répétition de scènes déjà vécues, avec l’État incapable de maîtriser à temps les gigantesques incendies, a plongé le palais Maximou dans l’embarras et la perplexité. Mais ce ne fut que de courte durée.

En à peine 24 heures, Kostas Karamanlis revenait donc au scénario des élections anticipées, convaincu que toute autre solution était vouée à l’échec et conduirait aux pires résultats pour le pays, et pour le parti qu’il dirige. Le week-end passé, les dés en étaient jetés, mais peu de ministres semblent avoir été vraiment au courant. Et plusieurs d’entre eux ont appris la nouvelle en regardant les informations télévisées. (...)