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Spécial Serbie

Elections présidentielles du 29/09/2002

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L'élection présidentielle aura lieu le 29 septembre en Serbie pour le remplacement de Milan Milutinovic (il avait été élu en 1997), le dernier pilier de l'ancien régime de Slobodan Milosevic encore en fonctions à Belgrade, et lui-même inculpé de crimes de guerre par le TPI. Ce scrutin ouvrira la voie à l'extradition vers La Haye du président serbe sortant, Milan Milutinovic.

A l'expiration de la date de dépôt des candidatures (29/09), 11 candidats sont en lisse pour l'élection présidentielle dont le président fédéral, Vojislav Kostunica, qui représente le camp nationaliste et qui est le chef du parti démocratique de Serbie (DSS), l’actuel vice-Premier ministre fédéral, Miroljub Labus, qui représente le camp des réformateurs, le leader du Parti radical Serbe (SRS), Vojislav Seselj, qui représente le camp ultranationaliste et qui a le soutien de Slobodan Milosevic, l'ancien chef d'Etat major, Nebojsa Pavkovic, l'ancien leader de l'opposition dans les années 90 qui tente de faire un retour sur la scène politique à la tête de son Mouvement du renouveau serbe (SPO), Vuk Draskovic, et un ancien acteur qui porte les couleurs du Parti socialiste serbe (SPS) de Milosevic, Velimir Bata Zivojinovic.

Kostunica exploite les mêmes sentiments nationalistes, conservateurs voire xénophobes que Milosevic autrefois, et séduit notamment dans les campagnes. Il a ainsi décrit les frontières entre la Serbie et la République serbe de Bosnie ("Republika Srpska") comme "temporaires", laissant entendre que les Serbes pourraient un jour vouloir réunir ces territoires.

Kostunica avait succédé à Milosevic à la présidence yougoslave en 2000. Il a décidé de se lancer dans la course à la présidentielle serbe le mois dernier, son poste actuel devant disparaître lors de la refonte des institutions qui devrait donner naissance à la confédération de Serbie-Monténégro.

Belgrade (22/09) : trois partis font défection vers Kostunica

Le Parti réformiste démocrate de Voïvodine (RDSV), le Centre démocratique (DC) et l'Alternative démocratique (DA) alliées jusqu'ici de la coalition de l'Opposition démocratique de Serbie (DOS) qui regroupait 17 partis autour de au Premier ministre serbe Zoran Djindjic ont décidé de changer de camp et de soutenir la candidature du président yougoslave Vojislav Kostunica à l'élection présidentielle serbe du 29 septembre. Les trois formations totalisent 15 sièges sur 250 au Parlement serbe.

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 Le Courrier des Balkans

EDITION SPECIALE - ELECTIONS PRESIDENTIELLES EN SERBIE

http://www.balkans.eu.org/

Les onze candidats en lice
[source : www.cesid.org]

http://www.balkans.eu.org/special_serbie.php3#candidats

VUK DRAŠKOVIC
www.spo.org.yu
Candidat du Mouvement serbe du renouveau (SPO). Né en 1933, diplômé de la Faculté de droit de Belgrade ; il a travaillé comme journaliste au sein de l'agence de presse Tanjug jusqu'en 1981, avant de se lancer dans la littérature. Il a créé le SPO en 1990, et il a déjà été le candidat de ce parti aux élections présidentielles de 1990 et 1997. Son slogan : « Vuk connaît la voie »

VELIMIR BATA ZIVOJINOVIC
www.sps.org.yu
Né en 1933, le candidat du Parti socialiste de Serbie (SPS) est député. Cet acteur célèbre a joué dans près de 250 films et séries télévisées. Son slogan : « Notre Bata – notre président – SPS »

BRANISLAV IVKOVIC
www.spskongres.co.yu
Le candidat du groupe de citoyens « Les socialistes pour le retour à la base » est né en 1952. Il est professeur à la Faculté d'architecture de Belgrade et député au Parlement fédéral. Son slogan : « Je sais, je veux, je peux »

VOJISLAV KOŠTUNICA
www.dss.org.yu
Portrait du candidat
Le candidat du Parti démocratique de Serbie (DSS) est né en 1944 et a achevé ses études de droit à l'Université de Belgrade, où il a enseigné jusqu'à son expulsion pour motifs politiques en 1974. Le 5 octobre 2000, il est devenu Président de la République fédérale de Yougoslavie, après la chute de Slobodan Milosevic. Son slogan : « La Serbie le sait »

MIROLJUB LABUS
www.labus.co.yu
Portrait du candidat
Le candidat du groupe de citoyens «  le meilleur pour la Serbie – Miroljub Labus » est né en 1947. Professeur à la Faculté de droit de Belgrade, où il a achevé ses études, il est également l'un des fondateurs du groupe d'experts G17 et vice-président du Parti démocratique (DS). Il est vice-Premier ministre du gouvernement fédéral depuis l'automne 2000. Ce candidat réformateur jouit du soutien du gouvernement serbe, dirigé par Zoran Djindjic. Son slogan : « Le meilleur pour la Serbie »

TOMISLAV LALOŠEVIC
www.serbianpresident.com
Ce candidat d'un groupe de citoyens est né en 1958. Il a fait des études de marketing en Allemagne.

VUK OBRADOVIC
www.socijaldemokratija.org.yu
Candidat de la formation Social-démocratie. Né en 1947, diplômé de l'Ecole militaire de l'Armée de terre, il a été le plus jeune général de l'armée yougoslave, avant de démissionner et de rejoindre l'opposition au régime de Milosevic. Artisan de la chute de Milosevic, c'est désormais un homme isolé, qui a été tenu à l'écart de la création d'un nouveau Parti social-démocrate de Serbie. Son slogan : « Vuk Obradovic, avec persévérance, malgré tout »

NEBOJŠA PAVKOVIC
L'ancien chef d'état-major de l'Armée yougoslave est né en 1946. Il a notamment commandé les troupes du pays durant les bombardements de l'OTAN. Il a été démis de ses fonctions par Vojislav Kostunica au printemps dernier. Sa candidature est présentée par un groupe de citoyens. Son slogan : « Le vainqueur »

BORISLAV PELEVIC
Le candidat du Parti de l'Unité serbe (SSJ) est né en 1956. Après des études d'économie, il enseigne à l'école d'entraînement des sportifs de Belgrade. Il est également vice-président de la Fédération mondiale de kick-boxing, et concurrence directement Vojislav Seselj sur son extrême droite. Son slogan : « Nous tenons parole »

DRAGAN RADENOVIC
Le candidat du groupe « Alliance des citoyens libres » est né en 1951. Juriste, il a travaillé dans la police. Il est également professeur d'arts plastiques et docteur en philosophie. Il enseigne à l'Ecole des Beaux-Arts de Belgrade. Son slogan : « Même si vous ne vous occupez pas de politique, elle s'occupe de vous »

VOJISLAV ŠEŠELJ
www.srs.org.yu
Portrait du candidat
Candidat du Parti radical serbe (SRS), qu'il a créé en 1990. Il est né en 1954, et il est diplômé en droit. Il a été candidat aux élections présidentielles de 1990 et 1997. Le chef de l'extrême droite serbe a reçu le soutien officiel de Slobodan Milosevic pour sa troisième candidature à la magistrature suprême. Son slogan : « La Serbie en de bonnes mains »

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RESULTATS DEFINITIFS DU 1er TOUR

La Commission électorale a annoncé les résultats suivants :

Vojislav Kostunica obtient 31,2% des voix,
Miroljub Labus : 27,7%
Vojislav Seselj : 22,5%
Vuk Draskovic : 4.5%
Borislav Pelevic : 3.9%
Velimir Bata-Zivojinovic : 3.2%
Nebojsa Pavkovic : 2.0%
Branislav Ivkovic : 1.1%
Vuk Obradovic : 0.7%
Tomislav Lalosevic : 0.7%
Dragan Radenovic : 0.2%

Le taux de participation a été de 56%.

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Le scrutin du 13 octobre confirmera-t-il la défiance des Serbes envers l'Occident ?

Vojislav Kostunica, actuel chef d'un Etat yougoslave en voie de disparition et qui brigue la président de la Serbie, affrontera en favori l'économiste pro-occidental Miroljub Labus au second tour de l'élection présidentielle le 13 octobre.

M. Kostunica devrait bénéficier du report des voix de l'ultranationaliste ,Vojislav Seselj, qui bénéficiait du soutien de l'ancien président Slobodan Milosevic emprisonné à La Haye.

Miroljub Labus a souligné que la Serbie apparaissait divisée en trois blocs : celui de ses partisans, "qui veulent des réformes rapides"; celui rassemblé par M. Kostunica, favorables au "statu quo" ou même opposé aux réformes; et enfin le bloc des sympathisants de Vojislav Seselj "désireux d'un retour en arrière vers le passé".

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RESULTATS DEFINITIFS DU 2ème TOUR


Taux de participation : 45.5%

Vojislav Kostinica : 66.9 %
Miroljub Labus : 30.8 %
Votes invalidés : 2.3 %

L'élection présidentielle en Serbie a donc été invalidée en raison d'une trop forte abstention, 50% étant requis.

La présidentielle "a montré que le parlement serbe n'est pas légitime, que le rapport des forces a radicalement changé et que des élections législatives anticipées doivent être immédiatement convoquées", a estimé le chef du Parti Radical (SRS), M. Seselj.