Luxembourg - 27/04/1999
Press Release: - Nr. 7564/99 (Presse 121)

Déclaration conjointe faite à l'issue de la réunion au niveau ministériel consacrée au dialogue politique entre la Troïka de l'Union européenne et l'Albanie

La Troïka de l'UE au niveau ministériel a rencontré M. Pascal Milo, ministre des affaires étrangères pour procéder à une nouvelle évaluation de l'état des relations entre l'UE et l'Albanie, ainsi que des incidences de la crise du Kosovo sur la stabilité de la région. Cette réunion a permis un large échange de vues sur la situation qui prévaut actuellement dans les Balkans et d'assurer ainsi le suivi du dialogue permanent instauré avec les pays de la région lors des réunions tenues le 1er avril au Petersberg et le 8 avril à Luxembourg ainsi qu'à l'occasion des contacts périodiques qui ont eu lieu au niveau bilatéral.

La situation effroyable qui règne au Kosovo est le principal sujet de préoccupation tant de l'UE que de l'Albanie. Les deux parties ont apporté leur soutien à la recherche d'une solution politique à la crise, fondée sur la pleine acceptation, par le Président Milosevic, des conditions fixées par la communauté internationale :

• assurer, de façon vérifiable, l'arrêt de toutes les actions militaires et l'arrêt immédiat des tueries ;

• assurer le retrait du Kosovo des forces militaires, de la police et des forces paramilitaires ;

• accepter le déploiement d'une présence militaire internationale de maintien de la paix ;

• accepter le retour inconditionnel de toutes les personnes déportées et permettre le libre accès des organisations d'aide humanitaire à ces personnes ;

• donner une garantie crédible de sa volonté de travailler sur la base de l'accord de Rambouillet à la mise en place d'un accord-cadre politique pour le Kosovo, dans le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies.

Profondément préoccupée par les incursions ainsi que par les bombardements répétés dont fait l'objet le territoire albanais de la part des forces serbes, l'UE a félicité l'Albanie d'avoir fait preuve de retenue face à ces provocations, ce qui a contribué à éviter une nouvelle escalade dans la région.

L'UE a réaffirmé qu'elle est résolue à soutenir l'Albanie et à l'aider à assumer le fardeau politique, social et économique imposé au peuple albanais par la politique irresponsable et criminelle de purification ethnique que mènent les forces du Président Milosevic. L'UE a exprimé son admiration devant la détermination avec laquelle le gouvernement et le peuple albanais relèvent le défi que représente l'afflux massif de réfugiés et devant la contribution apportée par les autorités albanaises à la stabilité régionale. L'UE a confirmé son engagement d'apporter à l'Albanie 62 millions d'euros affectés à l'aide budgétaire destinée à couvrir les dépenses liées à la présence des réfugiés.

La révision récente du code des douanes par le Parlement albanais élargit les possibilités d'apporter une aide dans ce domaine et ouvre la voie au décaissement d'un montant supplémentaire de 5 millions d'euros au titre de l'aide budgétaire spéciale au ministère albanais de l'agriculture.

Les participants se sont félicités de l'intention de la Commission de présenter sous peu, dans le cadre de l'approche régionale, une proposition formelle tendant à accorder des préférences commerciales à l'Albanie conformément aux normes régionales afin de favoriser une coopération économique plus étroite.

Les participants se sont félicités de l'intention de la Commission d'examiner d'urgence le renforcement des relations conventionnelles entre l'Union européenne et l'Albanie en vue d'un accord d'association, dans le cadre de l'approche régionale et de la contribution de l'UE à un futur pacte de stabilité.

Les deux parties ont été d'accord pour estimer que l'intégration progressive de l'Albanie au sein des structures euro-atlantiques constitue un élément important dans le contexte du pacte de stabilité proposé pour l'Europe du Sud-Est. Afin de rapprocher l'Albanie de cet objectif, aucun effort ne sera épargné pour mettre en oeuvre et utiliser activement tous les instruments existants d'aide et de coopération et pour examiner toutes les possibilités de les renforcer encore.

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