Paris, le 17 novembre 1999

DECLARATION DU PORTE-PAROLE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES

La deuxième conférence des donateurs sur le Kosovo s'est tenue hier, 17 novembre à Bruxelles. La délégation française y était dirigée par M. Fauroux, chef de la mission interministérielle sur l'Europe du Sud-Est. Vous voudrez bien trouver ci-après les éléments de l'intervention de M. Fauroux lors de cette conférence :

- DEBUT DE CITATION

La France soutient pleinement l'intervention de la présidence finlandaise. En ce qui concerne son aide bilatérale, elle souhaite apporter les précisions suivantes :

I) Remarques générales

Une période-clef s'ouvre actuellement : il s'agit de réussir la transition entre la reconstruction d'urgence et l'amorce d'une phase de développement durable pour le Kosovo.

Cela signifie réussir la reconstruction des infrastructures physiques et le redémarrage de l'activité économique et commerciale au sein d'un cadre économique viable, propice au développement, qui doit être fixé par l'Administrateur du Kosovo.

La France salue les efforts accomplis par la MINUK pour réussir ce pari, notamment à travers la constitution d'un système fiscal et douanier performant. Elle lui confirme son soutien. Elle insiste sur la nécessité de poursuivre l'appui budgétaire à la MINUK dans la période actuelle.

La gestion du budget du Kosovo doit respecter trois priorités :

- renforcer la transparence : la MINUK doit être en mesure de fournir le détail et la justification des projections budgétaires qu'elle présente à la communauté des donateurs ainsi que de l'ensemble de ses dépenses,

- assurer une répartition équitable du financement de l'aide budgétaire entre les différents donateurs,

- agir en conservant à l'esprit le fait que l'aide budgétaire n'a qu'un caractère transitoire : nous devons éviter de mettre en place une logique d'assistance qui serait contre-productive,

En outre, plusieurs secteurs d'intervention méritent une attention particulière :

- la formation de cadres capables de prendre en main la direction d'administrations et d'entreprises locales,

- le développement de services financiers, dans une première étape au travers de la fourniture de micro-crédits aux petites et moyennes entreprises,

- l'appui au redémarrage des exploitations agricoles,

- l'aide aux médias indépendants et à la démocratie locale,

- le développement de la coopération décentralisée qui permet d'enraciner la démocratie locale.

Dans tous les cas, la MINUK doit continuer à conduire ces réformes et à attacher autant d'importance au développement des entreprises qu'à l'administration et à la reconstruction de la province.

II) Bilan de l'intervention française en 1999 et perspectives pour 2000

La France a accompagné la phase humanitaire et la phase de reconstruction d'urgence. Elle a été la première à apporter un soutien budgétaire à la MINUK (30 MF). Elle se félicite que d'autres donateurs se soient engagés dans cette voie et espère que l'appel lancé par l'Administrateur du Kosovo devant le Conseil de sécurité des Nations unies et devant le Conseil de l'Europe sera entendu.

Outre les 363 MF d'aide bilatérale annoncés lors de la première conférence des donateurs, elle a décidé depuis cette date d'engager 40 MF supplémentaires destinés :

- à cofinancer le programme de reconstruction de logement de la MINUK (20 MF)

- à financer des micro-projets de reconstruction (eau, électricité, transports) pour 20 MF.

Les mois qui viennent doivent permettre au Kosovo de s'engager avec l'aide de la communauté internationale sur la voie d'un développement économique durable. La France considère que les fonds prévus par l'UE, de l'ordre de 500 millions d'euros, à condition qu'ils soient renforcés par les contributions d'autres grands donateurs, devraient suffire à couvrir les besoins de la province compte tenu de sa capacité d'absorption limitée.

-FIN DE CITATION

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