Bruxelles, le 28 juillet 1999

La Commission propose une assistance financière d'un montant maximum de 380 millions d'euros en faveur des pays touchés par la crise du Kosovo

DN: IP/99/577 -Date : 1999-07-28
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IP/99/577

La Commission propose une assistance financière d'un montant maximum de 380 millions d'euros en faveur des pays touchés par la crise du Kosovo

La Commission européenne a adopté des propositions de décisions du Conseil portant attribution d'une aide macrofinancière à la Bulgarie, à l'ancienne République yougoslave de Macédoine et à la Roumanie, qui ont toutes été touchées par la crise du Kosovo. Les propositions prévoient l'octroi, par l'Union européenne (UE), de prêts au titre de la balance des paiements pouvant atteindre 100 millions d'euros pour la Bulgarie et 200 millions d'euros pour la Roumanie et d'une durée maximale de dix ans. En ce qui concerne l'ancienne République yougoslave de Macédoine, la Commission européenne propose une aide macrofinancière de 80 millions d'euros maximum, qui comporte un élément de don pouvant se chiffrer à 30 millions d'euros et un élément de prêt d'une durée maximale de 15 ans. Dans les trois cas, l'aide de l'UE compléterait des ressources mises à disposition par les institutions financières internationales et les donateurs bilatéraux et serait consentie en fonction des progrès accomplis dans le domaine de la stabilisation et de la réforme macroéconomiques.

Le membre de la Commission chargé des Affaires économiques, monétaires et financières, Yves-Thibault de SILGUY, a souligné que "cette assistance financière démontrait la volonté de l'UE de soutenir en cette période critique les pays touchés par le conflit du Kosovo dans leurs efforts de stabilisation économique et de réforme. Cette intervention importante s'ajoute à l'aide macrofinancière à l'Albanie (jusqu'à 20 millions d'USD) et à la Bosnie-Herzégovine (jusqu'à 60 millions d'USD) déjà décidée par le Conseil sur la base des propositions de la Commission".

La situation macroéconomique en Bulgarie s'est sensiblement améliorée depuis la mise en œuvre, au milieu de l'année 1997, d'un vaste programme de réforme, soutenu par un accord de confirmation du FMI. Au vu des résultats positifs enregistrés et compte tenu de la nécessité persistante de transformer la Bulgarie en une économie de marché concurrentielle, le gouvernement bulgare a arrêté avec le FMI un programme complet d'ajustement économique et de réforme pour la période allant de juillet 1998 à juin 2001. La réussite de ce programme conditionne dans une large mesure le cheminement de la Bulgarie sur la voie de l'adhésion à l'UE. Néanmoins, en raison de l'environnement extérieur défavorable qui est imputable à la crise en Asie, en Russie et au Kosovo, le programme souffre d'un déficit de financement qui devrait être comblé par l'émission d'euro-obligations et par une aide financière complémentaire provenant des créanciers officiels.

Lors de la réunion du groupe consultatif à haut niveau du G-24, du 21 avril 1999, organisée conjointement par la Commission et par la Banque mondiale, la Commission a annoncé son intention de proposer l'octroi d'une aide macrofinancière de l'UE.

La présente proposition de décision du Conseil prévoit l'attribution d'un prêt de l'UE pouvant atteindre 100 millions d'euros pour une durée maximale de dix ans. Il s'agirait de la quatrième aide macrofinancière accordée par l'UE à la Bulgarie.

Depuis 1994, l'ancienne République yougoslave de Macédoine déploie des efforts considérables pour stabiliser son économie. En avril 1997, les autorités ont arrêté avec le FMI un programme économique bénéficiant de contributions du FMI, de la Banque mondiale et des donateurs bilatéraux officiels. L'UE a soutenu les efforts de réforme dans le cadre de ce programme, notamment par l'octroi d'un prêt macrofinancier de 40 millions d'écus (déboursé en 1997 et 1998). L'économie de l'ancienne République yougoslave de la Macédoine est particulièrement touchée par la crise du Kosovo, qu'il s'agisse des perturbations des échanges et du commerce de transit ou du ralentissement des flux d'investissement. Lors de la réunion d'urgence du groupe consultatif du G-24, organisée conjointement par la Commission européenne et la Banque mondiale le 5 mai 1999, la Commission a annoncé son intention de présenter une proposition d'aide macrofinancière de l'UE à l'ancienne République yougoslave de Macédoine en vue promouvoir sa stabilité économique, sociale et politique. Cette aide, qui s'ajouterait au financement accordé par les institutions financières internationales et d'autres donateurs, devrait contribuer à combler le déficit de financement résiduel lié au nouveau programme économique qui sera adopté prochainement en accord avec le FMI. La présente proposition de décision du Conseil prévoit l'attribution d'une aide macrofinancière de l'UE pouvant atteindre 80 millions d'euros et comportant un élément de don d'un maximum de 30 millions d'euros et un élément de prêt chiffré à un maximum de 50 millions d'euros pour une durée maximale de quinze ans.

La situation économique en Roumanie reste précaire bien que l'impact économique de la crise du Kosovo y soit plus faible que dans certains pays voisins. Les autorités roumaines devraient se mettre d'accord avec le FMI sur un nouveau programme économique de stabilisation macroéconomique et de réforme structurelle bénéficiant d'un accord de confirmation. Compte tenu des contributions du FMI et de la Banque mondiale, le programme enregistre un important déficit de financement résiduel, imputable pour plus de moitié à la crise du Kosovo. La Commission et la Banque mondiale prévoient d'organiser conjointement, à l'automne 1999, une réunion du groupe consultatif du G-24 en vue de combler ce déficit en assurant un financement complémentaire par des donateurs officiels. La présente proposition de décision du Conseil prévoit l'attribution d'un prêt de l'UE pouvant atteindre 200 millions d'euros pour une durée maximale de dix ans. Il s'agirait de la quatrième aide macrofinancière accordée par l'UE à la Roumanie.

Les trois aides proposées seraient accordées dans le cadre des programmes économiques soutenus par des accords avec le FMI et compléteraient des ressources mises à disposition par les institutions financières internationales et les donateurs bilatéraux officiels. Les ressources seront décaissées par tranches, sous réserve d'une mise en œuvre satisfaisante des programmes économiques par les pays concernés et du respect des conditions de politique économique qui seront fixées.

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