INITIATIVES POLITIQUES
DU ROI LEKA I er DURANT LES ANNEES 80/90

Extrait de l'interview de SM Leka I er réalisé par M. Patrice NAJBOR dans le cadre de sa thèse de doctorat en sciences politiques - "La bicéphalité de l'Albanie dans les relations internationales contemporaines" - Université Jean Monnet - Paris XI - 1992 -

Patrice Najbor et Leka I er

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Concrètement, comment agissiez-vous pour l'Albanie ?

Premièrement, j'essayait de maintenir les liens avec les communautés à l'extérieur. Pour cela, je m'efforçais de participer aux différentes manifestations organisées par la diaspora.

Ensuite, à partir de 1976, j'ai fondé le Conseil de la Libération de l'Albanie Ethnique et pris la tête, en tant que Commandant en chef, de l'Armée Nationale de Libération de l'Albanie Ethnique.

Puis, il fallait sensibiliser l'opinion publique internationale sur le drame que vivait le peuple là-bas. Pour cela, je menais une action diplomatique.

Dans ce cadre, j'ai eu l'occasion de faire déposer des motions au Sénat des Etats-Unis.

Par ailleurs, je représentais l'Albanie à la Conférence Internationale des Résistances en Pays Occupés (C.I.R.P.O.) qui a été créée, en juin 1983, à Paris.

Cette organisation, qui avait pour priorité principale le combat permanent contre l'expansionnisme soviéto-marxiste, proposait, à ceux qui luttaient, de disposer d'une plate-forme d'expression et d'un appui pour leur actions.

Lors de la première réunion de la C.I.R.P.O., j'avais, d'ailleurs, déjà décrit la situation explosive dans les Balkans et mis en garde les participants contre les dangers de l'expansionnisme soviétique vers la Yougoslavie, l'Italie et 1a Grèce.

Ensuite, nous avons appartenu au "Central European Council" qui a été créé en 1986 et qui a fait une importante déclaration le 7 octobre 1988.

Enfin, conjointement avec le président de la République indépendante de Croatie, Son Excellence le Général Vladimir Secen, j'ai adressé, toujours en octobre 1988, un message aux peuples Albanais et Croates en Yougoslavie dans lequel nous appelons à agir et à unir nos forces dans notre lutte commune.

Pour revenir à votre question, j'ajouterai, en premier lieu, que j'avais déclaré nulles et non avenues les décisions contraires à la légitimité albanaise prises à la Conférence d'Helsinki, en 1975, et à la Conférence de Belgrade, en 1977, ensuite, j'ai adressé au Secrétaire général de l'ONU de l'époque, M. Kurt Waldheim, une pétition en faveur des Albanais du Kosovo (9 Août 1981) et, plus récemment, j'ai, également, adressé, le 25 Janvier 1989, un Mémorandum au Président des Etats-Unis, M. George Bush et envoyé, le 6 mars 1989, à une dizaine de chefs d'Etat, ainsi qu'à l'ONU, un télégramme dans lequel je réclame la réunification de la nation albanaise sous un gouvernement libre et démocratique reflétant ses véritables aspirations.

Par ailleurs, j'ai appelé, le 26 décembre 1989, le peuple Albanais à se soulever contre le régime de Tirana et, le 4 mai 1990, j'ai adressé un message au Secrétaire général de l'ONU pour lui demander de ne pas se rendre en Albanie cautionner le régime communiste et les violations des droits de l'homme.

De plus, j'avais entrepris, au début de l'année 1990, une tournée en Europe et aux Etats-Unis, afin d'établir des contacts, de sensibiliser l'opinion publique internationale et de nouer des relations avec les différents leaders politiques de ces pays.

Au moment de la crise des ambassades, j'ai, tout d'abord, remercier, par un télégramme, le président Mitterrand, qui avait déclaré, au cours d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'Otan à Londres, qu' "il souhaitait que les Albanais parviennent à conquérir la liberté" et, ensuite, le 6 juillet 1990, j'ai appelé mes compatriotes à ne pas quitter le pays et à renverser le régime de manière coordonnée afin d'éviter un bain de sang.

Enfin, solidaire du désespoir de mon peuple, j'ai visité les camps de réfugiés albanais à Brindisi, en Italie, et j'ai, une nouvelle fois, essayé, dans un appel lancé le 2 mars 1991, de dissuader mes compatriotes de quitter leur pays.

Durant toutes ses années, j'ai lutté contre une idéologie étrangère. J'ai toujours été à la pointe du combat et j'y serais toujours. Je me bats parce que c'est mon peuple.

Malgré les réticences de certains, on sait que je suis le seul élément impartial. Je représente tous les Albanais, qu'ils soient nationalistes ou même ... communistes. Pour eux aussi, je suis l'unique recours.

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